Conférence de clôture de l’Assemblée générale du SER : Les équipements de la route à l’épreuve des pratiques émergentes de mobilité

MAI 2018
Evènements Partenaires

Le 30 mai, à l’occasion de l’Assemblée générale du SER (Syndicats des Equipements de la Route) au cours de laquelle le Président Aly Adham a vu son mandat reconduit, l’IDRRIM a été convié à assister à la conférence sur les enjeux de la mobilité aujourd’hui et demain.

Bruno Marzloff, sociologue, fondateur du cabinet d’études et de conseil Chronos (https://www.groupechronos.org/), y a expliqué sa vision prospective des enjeux de déplacements dans notre société contemporaine, avec une attention particulière sur les zones urbaines. Il remarque que tous les secteurs de la ville doivent désormais composer avec la notion d’intelligence. A ce propos, il rappelle qu’au-delà de la seule emprise du numérique, l’intelligence représente la capacité d’adaptation à développer face à toute une série de nouveaux défis. Parmi ces enjeux, Bruno Marzloff s’appuie sur les travaux du cabinet de conseil McKinsey pour mentionner que la résolution de la congestion automobile constitue la priorité absolue aux abords et dans les agglomérations[1]. Ceci souligne, selon lui, l’importance d’une réflexion et d’une action concertées sur le devenir des voies-rapides et des autoroutes[2] mais également sur l’aptitude à proposer des alternatives efficaces à la voiture individuelle.

Le sociologue énonce trois objectifs principaux qui doivent guider la mobilité dans la ville de demain: une fluidité de la circulation, une coexistence apaisée des offres de transport et, une accessibilité pour tous à l’espace public. Dans cette logique, la place accordée et prise par l’usager est considérablement accrue, ce qui passe notamment par le développement de services tels les applications, les plateformes et l’ensemble des outils de suivi (capteurs, caméras etc.). Plus qu’une économie des infrastructures, on assiste alors à la consolidation d’une économie des services. Dans ce contexte, Bruno Marzhloff pense que la mobilité doit être vécue et conçue comme un service pratique et efficace tout en répondant aux exigences d’apaisement des usagers : une mobilité choisie et non subie.

La conférence a ensuite abordé différentes thématiques : les nouveaux opérateurs, le financement, la gestion des données, le déséquilibre urbain/péri-urbain/rural. Sur ce dernier point, l’accent a été mis sur l’urgence de proposer des solutions de déplacement dans les « zones blanches » ou « déserts de mobilité ». Enfin, l’intervenant a conclu sur la place des équipements de la route et l’avenir des équipementiers dans cette ville du futur. Il relève que le diagnostic est aujourd’hui accepté et partagé, ce qui constitue une avancée en soi. La question du système routier doit alors s’élaborer autour de différents axes : l’insertion du véhicule autonome, les offres de partage de trajets, le VTC, la mobilité « as a service » et jusqu’à la mobilité « as a network »[3] (qui accorde notamment une grande importance au développement d’un maillage de pôles multimodaux). Dans cet environnement, le dialogue entre les acteurs, la concertation et l’accompagnement des compétences constituent des points d’attention particuliers pour la profession des équipementiers.