Conférence Routes de France sur la route de demain

JUIN 2018
Actualités

À l’issue de son Assemblée Générale de printemps, Routes de France a tenu une table ronde intitulée « Mobilité 2025 : quelle perspectives pour la route ? ». Animés par la journaliste du groupe Le Moniteur, Jessica Abelaïdene, les débats ont rassemblé rue de Berri plusieurs figures de la mobilité autour des perspectives à l’horizon 2025. 

La première partie a cherché à dessiner la vision prospective de la route de demain. Alexis Offergeld (Directeur Movin’On Lab, Michelin) a ouvert la session en évoquant la construction d’un éco-système de la mobilité durable. Les différentes initiatives mises en place dans le cadre du Movin’On Lab, un think-and-do-tank qui anime un réseau de plus de 300 participants issus du public comme du privé, rassemblent les acteurs autour du défi de l’innovation prospective pour la recherche de solutions de mobilité. 

La discussion s’est ensuite poursuivie avec les interventions de Didier Thévenard (Directeur Matériel, Eurovia), Christophe Ribette (Directeur Technique, Entreprise Roger Martin), Elie Spiroux (Directeur de la Stratégie commerciale Affaires Publiques, Eiffage Route) et Pascal Tébibel (Directeur Prospective et Relations Institutionnelles, Colas). Différentes questions ont été abordées et, en particulier, les enjeux liés à la numérisation et à la digitalisation. Ces enjeux nécessitent le développement d’une réflexion sur le suivi et la gestion de la production de datas tous azimuts. 

Par ailleurs, la nécessité de communiquer plus clairement sur les actions des entreprises de la route est également ressortie des échanges. Aujourd’hui, face au basculement d’entreprises de construction vers des entreprises de services, les attentes et les besoins des clients doivent être au cœur des préoccupations. 

Sur ce point, la proximité et la connaissance fine qu’ont les entreprises avec les territoires représentent un atout considérable pour faire de la route un service accessible à tous. La table-ronde s’est conclue sur l’importance de créer des éco-systèmes de valeurs partagées pour soutenir ces nouvelles ambitions.

La seconde partie de la conférence s’est concentrée, plus spécifiquement, sur la réponse que peut apporter la profession aux nouveaux besoins et aux nouvelles attentes. Diana Diziain (Directeur délégué Afilog), Thomas Matagne Le Provost (Président co-fondateur d’Ecov), Paul Bazireau (Président du Directoire, groupe Charier), Pierre Serne (Président du Club des villes et territoires cyclables) et Guillaume Malochet (Directeur Marketing stratégique, Eurovia) sont intervenus successivement. Plusieurs idées ont été mises en lumière. Du point de vue de la logistique urbaine, la place de la route est considérée comme centrale, d’où l’enjeu que représente l’entretien du réseau

La start-up Evov a ensuite apporté une illustration des nouvelles solutions de mobilité en proposant un service de création de lignes de covoiturage. L’enjeu est de « massifier la pratique du covoiturage dans le quotidien », ce qui entraîne un besoin d'adaptation des infrastructures (points de rencontre, système d’information).

La thématique du véhicule autonome a également été abordée, portant l’idée qu’une mobilité transversale pourra construire la route connectée de demain. Au-delà des aspects techniques que représente cette innovation, il s’agit aussi de promouvoir une mobilité active dont les impacts pour la voirie seront multiples : diversifications des modes de déplacement et partage de la voirie (place plus grande pour les mobilités douces, notamment). La question sécuritaire n’est pas absente de ces considérations et l’adaptation de la voirie à des usages évolutifs entraîne nécessairement une réflexion sur ces enjeux. 

C’est donc une révolution des usages (mobilité à la demande, mobilité partagée et mobilité co-modale) qu’entraîne cette mobilité repensée et qui amène un travail sur la transformation de l’infrastructure.

La conférence s’est achevée par un point d’actualité sur le projet de loi d'orientation sur les mobilités (LOM) par François Poupard, DGITM, qui a également salué l’IDRRIM pour son travail d’animation de la communauté des infrastructures.